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Les conteneurs et les cargos géants sont non seulement gourmands en fuel, mais ce sont aussi les plus gros pollueurs. Aussi, pour lutter contre la pollution des mers et le réchauffement climatique, des ingénieurs conçoivent des prototypes de navires qui, de nouveau, utilisent la force du vent. L'armateur Andreas Lackner est ainsi le seul actuellement à opérer avec succès des transports transatlantiques avec son cargo à voiles «Tres Hombres». Mais l'avenir pourrait appartenir aux bâtiments hybrides, fonctionnant alternativement avec un moteur ou avec les voiles, comme l'«Ecoliner», sur lequel travaillent des ingénieurs hollandais, ou le «B9-Ship», en construction en Grande-Bretagne.

Nitrates, particules fines, métaux lourds... Le contenu de la fumée noire rejetée par les navires porte-conteneurs est un cocktail hautement toxique. Aujourd'hui, la quasi-totalité du fret international se fait par voie maritime. Alors, peut-on vraiment parler de café « bio » quand il est acheminé depuis l'Amérique du Sud par des cargos polluants ? Une navigation « propre » est-elle vraiment possible ?

Les réalisateurs sont partis à la rencontre d'armateurs et d'ingénieurs néerlandais, qui planchent sur des navires prototypes pouvant utiliser alternativement un moteur et le vent. Ils tentent de rattraper cent ans de retard technologique — l'énergie éolienne a été boudée depuis de longues années par les ingénieurs maritimes.

Toute la difficulté est de ne pas dépendre exclusivement des caprices du vent. S'il veut rester compétitif, un cargo de marchandises doit arriver à bon port dans les temps impartis. L'Ecoliner, projet de cargo hybride à voiles automatisées, pourrait (si les investisseurs se décident !) relever le défi d'un fret écologique. Son atout : une navigation guidée par un logiciel ultraperformant, qui prend en compte localisation satellite et informations météo pour calculer en temps réel l'itinéraire optimal, avec un mode de propulsion réparti entre moteur et voiles.

Parfois ardu, le propos est heureusement porté par de jeunes armateurs passionnés, dons Quichottes intrépides face à une industrie encore peu préoccupée par sa transition énergétique.